
Pastaria Darbhoff
Q : Bonjour, couplebobo. Vous me recevez aujourd’hui chez vous, dans votre 3 pièces et demi discrètement chauffé à 19°C, et j’aperçois, derrière votre machine à écrire aussi poussiéreuse que décorative, une collection hétéroclite de ce qui semble être des appareils électroménagers. Vous pouvez m’en dire plus ?
Raymond : Oui bonjour, alors avec plaisir ! Ce sont plusieurs modèles de machines à pâte, que ma compagne et moi avons achetées en seconde main ces derniers mois.
Q : Mais pourquoi plusieurs machines, si je peux me permettre la question ?
R : Vous pouvez, vous pouvez. C’est simplement qu’on voulait tester les différentes possibilités, pour voir laquelle était la plus pratique à utiliser.
Q : Reprenons peut-être depuis le début. Comment en êtes-vous arrivé à souhaiter fabriquer vos propres pâtes?
Odile: Ça s’inscrit dans un processus plus large. On réfléchit beaucoup sur notre mode de vie, depuis qu’on a emménagé ensemble. On souhaite consommer plus intelligent, c’est-à-dire produire le moins de déchets possible, et acheter un minimum de produit transformé.
Tout naturellement, nous qui sommes de gros consommateurs de pâtes, on a commencé à se renseigner sur la fabrication maison de ce produit.
Q : Par quel modèle vous avez commencé ?
R : Le tout premier modèle que nous avons essayé n’est pas devant vous. En effet, la solution la plus simple semblait le laminoir, mais nous voulions l’essayer d’abord. Ma compagne n’aime pas beaucoup les spaghettis, qu’elle coupe de toute façon, et est plutôt friande de pâtes courtes, donc ça ne semblait pas répondre totalement à nos besoins. Nous avons donc, via Pumpipumpe, loué pour quelque jours un de ces engins.
C’est très pratique et rapide à utiliser, un peu moins à nettoyer. Les pâtes sont très simples à fabriquer, il suffit d’avoir de la farine et des oeufs, et elles sont sans aucun doute meilleures et plus nourrissantes que celles du commerce. Utiliser les bons ingrédients fait toute la différence; je ne suis pas sûr que dans les Barillas, ils utilisent des oeufs de la ferme et de la farine du moulin du village d’à côté. On était convaincu de la qualité du produit, mais pas forcément de sa forme, donc on a choisi d’acquérir plutôt une machine qui nous permettait de fabriquer des pâtes courtes.
Q : Et comment vous en êtes arrivé à ces modèles-là ?
O : Avant de choisir, mon compagnon a passé quelques heures sur internet. C’est un grand perfectionniste, vous savez, et il fait toujours des recherches extensives avant d’acheter quoi que ce soit. Moi-même, j’avais l’habitude d’accumuler les objets neufs, et le fait qu’il revende à prix cassé tous les objets qu’il n’utilisait plus - souvent déjà acheté de seconde main par ailleurs -, m’a beaucoup inspirée à nos débuts (rire attendri).
On a commencé par acheter une machine qui fonctionne à l’électricité, une Philips - collection Viva, parce qu’on trouvait beaucoup de retours positifs et de démonstration assez simples de son utilisation sur les réseaux sociaux.
Q : Et vos impressions ?
R : L’interface est simple, l’effort à fournir minimal. L’appareil mélange même lui-même l’oeuf et la farine, et je dois dire qu’on utilise encore aujourd’hui les dosages fournis par le mode d’emploi.
L’ennui, c’est qu’on ne peut pas faire des pâtes en grande quantité; l’appareil s’arrête régulièrement, on doit lui donner quelques coups de mains en repoussant la pâte vers les hélices pour qu’il puisse fonctionner correctement. On doit rester dans tous les cas à côté de l’appareil, parce la découpe des pâtes sortant du moule est manuelle. Ce sont de petits inconvénients, mais le processus n’est pas aussi rapide qu’on pourrait le croire. Et surtout, le hic, c’est qu’il fonctionne à l’électricité, et ça s’éloignait un peu de notre démarche de consommation minimale, nous qui n’avons pas encore de panneaux photovoltaïques.
Q : Donc vous avez continué vos recherches.
O : Exactement. On a ensuite jeté notre dévolu sur l’extrême inverse, une toute petite machine manuelle en forme d’entonnoir, et un principe de fonctionnement assez simple : on pousse la pâte par cet entonnoir, on tourne une manivelle, et elle ressort par un endroit plus étroit avec le moule au bout. Peu d’avis utilisateur, mais il a su sur le papier nous séduire par son design compact, sa simplicité d’utilisation, et son absence de consommation d’énergie, si ce n’est, bien sûr, celle de nos propres muscles (rire).
Q : Et en réalité, qu’est ce que vous en avez pensé ?
R : Pas autant facile d’utilisation que ce que nous laissait présager la description. En fait, il faut appuyer très très fort sur la pâte, tourner la manivelle en même temps, et peu importe tous nos essais, on a jamais réussi à faire tenir correctement le serre-joint qui devait maintenir l’objet à la table. Plutôt frustrant, on ne l’a pas utilisé beaucoup.
Q : C’est à ce moment que notre troisième compétiteur entre dans la course.
R : Oh, celui-là on l’avait même repéré avant le premier, mais il n’était pas disponible en seconde main, et en rupture de stock chez le fabriquant. On a été très heureux quand on a enfin pu le commander.
Q : Et quelles ont été vos impressions, avec ce dernier design ?
R : On peut dire que c’est un mélange intelligent des deux premières machines. La Regina de chez Marcato a l’aspect et le fonctionnement de la première machine; rectangle, on met la pâte - qu’on doit mélanger à l’avance ici - dans un premier compartiment, et il ressort par un embout, dont on peut choisir la forme. Du deuxième modèle, il a le fonctionnement à manivelle, le serre-joint pour le maintenir à la table - qui fonctionne bien mieux ici -, et le fait qu’on doive pousser la pâte dans le premier compartiment - l’effort est moindre ici.
Q : Vous me semblez conquis.
O : On ne peut pas dire que ce soit sans effort, mais il en vaut clairement la peine. D’ailleurs, pour Noël, on a décidé d’offrir des pâtes faites maison à toute notre famille. 12 pots d’un litre et demi, je n’aurai même plus besoin d’aller au fitness (rire).
Reste à faire quelques expérimentations, pour choisir qui de la betterave ou du concentré de tomate sera le meilleur colorant naturel.
Q : Alors on vous laisse sans plus tarder à vos expérimentations, et on vous souhaite de succulentes fêtes de Noël en famille !